570 kilos, c’est le poids moyen des déchets produits chaque année par un Français. Heureusement, depuis quelques années, chacun réfléchit à deux fois avant de jeter dans n’importe quelle poubelle. Un geste écologique qui permet d’éviter la saturation des décharges, mais qui donne aussi naissance à un juteux business. Finie l’économie linéaire où l’on se contente de jeter, désormais on produit, utilise, collecte, tri et recycle. Petite plongée dans nos poubelles qui valent de l’or.
Le tri des déchets : un petit geste pour la planète, un grand casse-tête
Penser à trier les déchets ne date pas d’hier ! Au XIXe siècle, en constatant que chaque Parisien jetait en moyenne 200 grammes d’ordures par jour, un préfet, un certain monsieur Poubelle, invente l’objet qui portera son nom et impose aux habitants de trier leurs ordures. Mais faute d’une communication adaptée, le geste tombe vite aux oubliettes et les décharges débordent. Un siècle plus tard, avec l’apparition des premiers signes alarmants de la dégradation de la planète, l’Union Européenne impose à chaque État de trier ses déchets. Aujourd’hui en France, chaque commune se doit donc de proposer au moins trois poubelles. Et c’est là que commence le casse-tête pour beaucoup de Français ! Quid du carton à pizza ? Faut-il laver ses pots de yaourts avant de les jeter ? Que faire des sacs en plastique ? Autant de questions qui nous laissent souvent pantois. D’autant que la couleur des bacs dépend des régions. Résultat : le taux de recyclage des déchets n’est que de 50 % alors que 93 % des Français placent le tri en tête des gestes qu’ils accomplissent pour l’environnement… Le secteur a donc largement de quoi être encore stimulé notamment grâce à la loi de transition énergétique qui prévoit d’atteindre 65 % de déchets recyclés à l’horizon 2030.
La collecte des ordures, comment ça fonctionne ?
Après le tri, la collecte ! Et là encore difficile de s’y retrouver…. Chaque commune met en place son propre dispositif financé en partie par les particuliers à travers la taxe d’enlèvement des ordures ménagères qui est perçue avec la taxe foncière. Autrement dit son montant ne varie pas avec la quantité de déchets que vous jetez, mais en fonction de la valeur de votre logement. Avec cet argent, les communes peuvent faire appel à des sociétés privées, comme Suez ou Veolia, pour collecter les déchets. Collectes traditionnelles pour les ordures non recyclables, collectes sélectives pour les déchets recyclables, collectes des objets encombrants, collectes des déchets verts, les camions-bennes et les ripeurs ramassent plus de 36 millions de tonnes d’ordures par an ! Une véritable poule aux d’or pour les collectivités chargées ensuite de traiter ces déchets dans des centres de tri.
Le traitement des déchets, un métier d’avenir
Chauffer votre logement grâce à des épluchures de pommes de terre, transformer les sacs plastique en carburant pour votre voiture, s’habiller avec des bouteilles d’eau recyclées… ce n’est pas la science-fiction, mais bel et bien les possibilités qui sont offertes grâce au traitement des déchets. Pas étonnant donc qu’il devienne l’un des enjeux économiques les plus importants du moment en mobilisant désormais tous les grands industriels. A partir des « balles », ces énormes cubes de matière compactée sortis des centres de tri, les entreprises de recyclage peuvent désormais (presque) tout recréer. Ainsi, vos bouteilles d'Evian deviennent des vestes polaires et votre défunt grille-pain, une bouilloire électrique. Plus le tri est performant, plus les possibilités s’accroissent. De quoi pousser les pro du secteur à moderniser les centres de tri et les usines de transformation. Six milliards d’euros pourraient être investis dans les années à venir. Et tous les maillons de la chaîne - particuliers, collectivités, industriels... - sont invités à réfléchir à des idées ingénieuses pour augmenter la rentabilité de nos poubelles. C’est bien connu : Rien ne se perd, tout se transforme !